Vous arrive-t-il d'arriver chez vous irrité, démoralisé et fatigué alors que vous avez passé votre journée au travail à ne pratiquement rien faire et ce malgré vous?
Vous arrive-t-il de traîner des pieds pour repartir le lendemain au bureau et une fois sur place vous appliquez soit le stratagème de l'étalement, soit celui du camouflage ou encore celui du pseudo engagement?
Commençons avec un mot sur ces artifices qui vous servent peut être à dissimuler votre inactivité:
Le stratagème de l'étalement: votre boss vous confie une tâche que vous pouvez réaliser en deux heures et bien sûr vous en mettez quatre de plus...
Le stratagème du camouflage: vous réalisez effectivement la tâche que votre patron vous a confié en 2 heures. Simplement, vous laissez croire, que vous êtes toujours en train de travailler sur le projet alors que vous allez surfer sur internet, faire un solitaire, ou faire un tour sur facebook. Bien sûr le document de travail est juste là sous votre page de jeu, prêt à apparaitre si Big boss passait par là.
Le stratagème du pseudo engagement: vous ne travaillez concrètement que 3 heures dans la journée et le reste du temps vous ne savez que faire.
On pourrait croire que le profil que je viens de décrire est celui de quelqu'un qui se tourne les pouces au travail par choix. Rien n'est moins sûr. Il s'agit en fait du portrait et des attitudes d'une personne qui s'ennuit ferme au travail et ce, malgré elle.
Voltaire a dit : « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin »…Et pourtant, l'ennui au travail est un vrai fléau, plus discret et moins exposé que le stress, plus répandu dans les entreprises qu'on ne le croit.Cet ennui est la source d'une insatisfaction chronique et d'une irritabilité pour le salarié qui la subit.
Le malaise vient du fait que le salarié ne se voit confier aucune responsabilité qui ait du sens; il n'a aucun challenge à relever au quotidien, d'où la perte d'intérêt et le sentiment de vacuité qui meuble les journées.Ce sentiment d'inutilité est très démotivant, il va de paire avec une perte d'estime de soi.
Il se développe alors une frustration, celle de ne pas pouvoir contribuer à l'effort de développement de l'entreprise. A cause des tâches répétitives dans lesquelles il ne trouve pas de sens , l'employé n'a aucune possibilité d'exercer sa créativité et son pouvoir décisionnel.
Tout cela suppose aussi que l'entreprise ne reconnait pas les talents, les compétences et les efforts du salarié en question. Cet ennui coûte cher à l'entreprise: les arrêts maladie, la baisse de productivité et la perte de loyauté vis à vis de l'entreprise.
Comment ne pas s'ennuyer en effet si on se voit toujours confiner dans le rôle de celui qui finit les tâches des autres, quand ces derniers ont réalisé toute la partie valorisante du travail?
Comment ne pas s'ennuyer si en effet, on ne vous confie aucune tâche précise à faire? L'ambiguité des rôles confiés et l'imprécision des tâches conduisent à une forme d'épuisemnt professionnel.
Le paradoxe est que ceux qui disent souffrir d'ennui au travail, et qui manifestent ainsi leur insatisfaction ont fini par décider de ne plus revendiquer un rôle plus intéressant. Ils s'ennuient, ils en souffrent, ils subissent mais ne bronchent pas.
Exercices de coaching:Comment inverser la tendance et occuper positivement ses journées au travail?
La véritable question à vous poser si vous vous reconnaissez dans cette note est d'abord la suivante:
Comment est-ce arrivé?
Ensuite, il va falloir determiner si cet ennui est spécifique au travail ou si il sous-tend votre quotidien personnel.
Où en êtes-vous de votre vie? De vos projets personnels et professionnels? Faites -vous ce que vous souhaitez?
Puis vous devrez analyser vos rapports au travail
Votre chef sait-il déléguer? Avez-vous un collègue qui s'approprie toutes les tâches intéressantes?
Par ailleurs, il faudrait explorer votre compréhension du sens
Chaque jour que faites vous? cassez vous des cailloux ou construisez-vous une cathédrale?
Comment pourriez -vous redonner du sens à ce que vous faites ? Quel nouveau défi pourrait briser la routine et redonner du peps à vos journées de travail?
Enfin quelles actions possibles pour changer tout ça?
Etes-vous prêt à améliorer vos compétences?
Etes-vous prêt à signaler à Big boss votre disponibilité, faire état de votre efficacité? Etes vous prêt à lui demander ce qui rend votre travail indispensable au projet d'ensemble? Seriez-vous capable de lui parler des défis qui sont à la hauteur de vos ambitions? Pouvez-vous lui proposer des nouvelles missions?
La balle est dans votre camp!
Véronique Aboghé de CoachingLeader le blog
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Embauchée en CDI dans une grande société depuis 6 mois, je suis dans cette situation.
Votre article est très bien fait et correspond exactement à ce je vis quotidiennement.
Pleine d'espoir au début, j'avais opté pour la stratégie du pseudo engagement par souci d'efficacité et de loyauté, il me semblait nécessaire d'effectuer les rares taches dans les temps que mes chefs m'avait donné. Bilan: Une heure de travail effectif, pour 7 hd'ennui ferme sans surfer sur le web par peur de me faire "prendre".
Puis, après analyse que dans cette société, tout le monde travaillait au ralenti (personne n'est surmené), en passant dans les couloirs :tout le monde est sur Facebook, ou sur Google
J'ai donc adopté la stratégie de l'étalement, qui est une stratégie de survie; oui, survivre au 7 heures d'inactivité journalières.
Cependant, au bout de 6 mois mon moral a pris un coup car je suis clairement inutile dans ce que je fais, intellectuellement: je suis moins dynamique. Je suis une larve, je n'en ai pas parlé à mon boss car lui même ne fais rien de ces journées. Je pense démissionner début 2011 à 29 ans, la glande c'est vraiment pas mon truc. Et puis l'argent ne fait pas tout, je veux me lever pour aller travailler (!!) et n'ont plus faire semblant.
Rédigé par : Clarisse | 13 septembre 2010 à 21:12